Ateliers de la dépense publique : une parodie de démocratie participative

Notre maire vient de lancer une opération de communication sans précédent dénommée « Ateliers de la dépense publique », destinée à interroger les citoyens sur un plan d’économies municipal.

L’opération,  cadencée à un rythme serré, se décompose de la façon suivante :

– Bulletin municipal de novembre : 3 pages consacrées au sujet dont la page de titre ;

– Questionnaire aux citoyens distribué dans toutes les boîtes aux lettres entre le 20 et le 23 novembre ;

– Lancement grand public de l’opération avec maître de cérémonie et cabinet de conseil, le 25 novembre;

– Restitution des ateliers, le 11 décembre, après deux séances intermédiaires, les 2 et 4 décembre .

Cette opération est très  contestable sur le fond et sur la méthode.

–  La notion de service public est uniquement présentée comme un objet de dépense et jamais comme un investissement d’avenir et de vivre ensemble.

– Le questionnaire  est particulièrement biaisé avec des regroupements thématiques de nature et de niveaux différents. Il faudrait donc choisir entre des services aussi divers (dont certains régaliens) que l’état civil, l’entretien de la voirie, l’école, l’aide à la petite enfance ?

– Le choix des chiffres de coût de services, censés éclairer le citoyen,  est fallacieux. Mettre en parallèle le coût du repas de la cantine scolaire,  le prix d’une place en crèche,  de l’heure de fonctionnement du centre sportif Roger Vergne,  le prix moyen d’une heure de musique au conservatoire n’a aucun sens,  sauf si l’objectif est de stigmatiser certains services.

– Les délais enfin de cette opération de « démocratie participative », soit trois semaines, sont trop courts pour une réflexion de cette ampleur.

A la réunion de lancement du 25 novembre ont été prononcées des expressions  telles que substituer au service public des  « services AU  public  » ou « faire des arbitrages entre le contribuable ET l’usager ». Ceci annonce un démantèlement de services publics, une privatisation rampante, qui pourrait concerner particulièrement les crèches. Ceci annonce  un service public à la carte, au bénéfice de nos concitoyens les plus aisés, au détriment des plus modestes. Or, en tant que socialiste, je suis attachée  aux valeurs  de justice sociale et de solidarité, ciment de notre société.

Monsieur le maire, vous avez fait campagne sur un programme.  Vous avez été élu avec une majorité. Il vous appartient de prendre vos responsabilités. C’est le principe de la démocratie représentative.

Aussi, je tiens à vous dire que :

Je refuse de répondre dans  le questionnaire à des questions visant à léser tout ou partie de la population.

Je ne cautionne pas cette parodie de démocratie participative.

Si vous organisez un référendum local à partir de scénarios d’économie clairs et non démagogiques, j’y participerai.

 

Isabelle Neuschwander

Un commentaire :

  1. Merci d’avoir porté notre voix. Cette mascarade « participative » n’a que trop duré. Où sont les vrais choix nourris par des réflexions digne de ce nom?

Répondre à jean Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *