Colloque « Convergences pour dépasser le libre-échange »

Colloque organisé par « Un monde d’avance »:
« Convergences pour dépasser le libre-échange »
Samedi 10 avril de 9h30 à 19h
Annexe de la mairie du 14e arrondissement de Paris – 12, rue Durouchoux
RER B Denfert-Rochereau – M° 4 Mouton-Duvernet
Inscriptions avant le 8 avril à l’adresse: colloque@unmondedavance.eu

Présentation du colloque:
Deux ans après le début de la crise, aucun diagnostique clair, aucune réforme d’envergure n’ont été entrepris. L’opinion dominante n’y voit que le résultat des dérives d’un capitalisme financier qui aurait « contaminé » une économie réelle considérée comme saine. Or, la crise financière est sans doute bien davantage le symptôme d’une mondialisation hors de tout contrôle. L’industrialisation des pays émergents et l’absence d’outils de régulation mondiaux sur les changes, les salaires et les règles environnementales ont produit un système économique mondial insoutenable à long terme.
Pendant les dix années précédant la crise, les pays émergents ont privilégié une croissance par les exportations sans s’occuper de leur demande intérieure. Cela a entraîné des déséquilibres commerciaux et financiers abyssaux. Entre 1996 et 2007, le déficit de la balance commerciale américaine a été multiplié par huit. Parallèlement, le pouvoir d’achat des salariés, soumis au dumping des pays à bas coût, régressait. Les économies développées se sont donc retrouvées à devoir absorber une production de plus en plus importante alors que les revenus de la majorité de la population faiblissaient. Seule une explosion incontrôlée du crédit a pu rendre un tel système viable.
Les économistes les plus lucides avaient parfaitement compris la fragilité d’un tel système. « En reposant sur une orgie de consommation à crédit des ménages américains, ce mode de croissance est destructeur de ressources non renouvelables à un rythme effréné » écrivait Michel Aglietta en mars 2007. Mais en dépit des multiples alertes, l’impréparation des gouvernants était telle que lorsque la crise survint, les États ont dû intervenir dans l’urgence. Depuis, les mêmes se rassurent en constatant la reprise des marchés boursiers. Mais sur le fond, rien n’a changé. Le pouvoir d’achat des salariés continue de régresser ; aux Etats-Unis, le déficit commercial reprend de plus belle. Et depuis l’échec du sommet de Copenhague, aucune régulation environnementale (et encore moins sociale) n’est à l’agenda du G20. La désindustrialisation s’est même accélérée. L’industrie française, qui perdait 58 000 emplois par an depuis 2001, en a perdu 560 000 depuis la fin 2007.
Si rien ne change, une nouvelle crise est inéluctable. Ce changement nécessitera tout d’abord de mettre en question les dogmes économiques qui nous ont conduits dans l’impasse. En 1998, le prix Nobel d’économie Maurice Allais prévenait : « une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés ». De fait, si le commerce est nécessaire et souvent bienfaisant, le libre-échange n’est pas toujours souhaitable si aucune règle ne vient l’encadrer.
Comment concilier croissance économique et préservation des équilibres sociaux et écologiques ? Comment approfondir l’intégration européenne sans brutaliser les économies les plus vulnérables ? Comment transformer un monde de compétition brutale en système permettant la coopération ?
Poser ces questions nécessitera de mettre enfin à l’épreuve l’idéologie libre-échangiste et apporter des réponses impliquera de dépasser les évidences de la pensée unique. C’est l’ambition du colloque que nous organisons.

PROGRAMME PROVISOIRE
9h30 : Accueil et ouverture du colloque
Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement
Benoît HAMON

10h : « Rompre le dogme du libre-échange »
Philippe MARTIN, CEPR, Sciences-Po
Dominique PLIHON, président du conseil scientifique d’ATTAC
Hakim EL KAROUI, banquier d’affaires

11h15 : « Les conséquences économiques et sociales du libre-échange en France et Europe »
Henri EMMANUELLI
Danièle LINHARDT, sociologue
Edouard MARTIN, délégué CFDT de Arcelor Mittal à Gandrange
Catherine MATHIEU, OFCE
Bernard CASSEN, président de « Mémoires des luttes »

13h : Déjeuner libre
14h30 : « Le libre-échange, désordres écologique et internationaux »
Hervé KEMPF, journaliste au monde
Kako NUBUKPO, docteur en économie, fondé de pouvoirs au siège de la BCEAO (Dakar, Sénégal), direction de la recherche et de la statistique et chercheur associé au Centre – Walras, CNRS-Université Lumière Lyon 2
Association nationale des producteurs de lait indépendants (APLI)
Manuel CEREZAL, ALBA, co-responsable de la création de la monnaie Sucre

17h : « Convergences pour dépasser le libre-échange »
Avec l’ensemble des partis de gauche

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