Communication, faire savoir et faire croire par Philippe Leray

Voici la tribune publiée par Philippe LERAY dans le dernier bulletin municipal. Bonne lecture

Nous recevons à domicile onze mois sur douze le bulletin municipal (officiel), papier glacé, photos couleur, ce qui représente chaque année près de 500 pages de lecture sans compter les suppléments thématiques.

Qui peut s’infliger cette pesante lecture ?

Qui peut supporter numéro après numéro ce flot d’autosatisfaction et d’informations mêlant l’important et l’insignifiant, ces photos sans intérêt ? Ce style appliqué de fausse allégresse destiné à nous persuader que nous vivons dans une ville enchantée ?

Dans le numéro d’octobre qui comporte 48 pages, on trouve six pages pleines de photos consacrées aux événements du mois de septembre, quatre pages sur la rentrée scolaire réussie, deux pages sur la réorganisation du service voirie, deux pages sur le remplacement des lampadaires avec bien sur l’indispensable photo d’un lampadaire. Si deux pages sont consacrées au budget c’est pour nous rappeler une fois de plus que la ville maintient le cap sans augmenter les impôts et que l’endettement est contrôlé « malgré la politique très difficile pour les villes menée par le gouvernement » (le candidat F. Fillon, soutenu par notre maire, demande deux fois plus d’efforts).

Bref, disons le poliment, on nous prend pour des enfants.

Rappelons, pour ceux qui l’auraient oublié que les impôts locaux ont augmenté de 5,5 % en 2014 de même que les services proposés par la mairie, et ce en 2015 puis en 2016.

Le contribuable et l’usager ont été largement sollicités. L’usager pour l’essentiel ce sont les familles, qui ont été ponctionnées tandis que l’on favorisait les autres saint-mandéens et notamment les retraités.

Mais tout ceci le BMO ne vous le dira pas. En effet il n’est pas un journal d’information locale mais un outil de propagande au profit du maire et des politiques menées par sa majorité, où le faire savoir et le faire croire sont trop souvent plus importants que le faire.

Ainsi, le maire se pique d’écologie. Parmi les décisions prises prenons l’octroi à quelques Saint-Mandéens de subventions pour l’acquisition de vélos électriques.

L’an passé il s’est vendu en France 100 000 vélos électriques. Il s’agit donc d’un véritable engouement des Français pour ce mode de déplacement. Avions besoin de voler au secours de la victoire en subventionnant des vélos qui se vendent aussi facilement ? Il y a eu un effet d’aubaine pour les bénéficiaires et plus de 10 000 euros inutilement dépensés par la Ville mais ce n’est pas grave, l’important est que le maire puisse s’afficher comme un élu responsable qui s’engage pour la planète alors que ce n’est que de la politique gadget.

La Ville possède quelques ruches installées derrière la mairie afin de favoriser la biodiversité ce à quoi nous sommes évidemment favorables. Faut-il cependant cotiser à hauteur de 1500 euros par an pour avoir le droit de mettre le panonceau «API cité» sur les panneaux d’entrée de ville?

Halte aux gaspillages.

Philippe LERAY, conseiller municipal

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