Face au FN, l’indécision constitue une faute politique

Interrogé en fin de semaine dernière par les élus de gauche du conseil municipal qui souhaitaient connaître sa position concernant les huit duels de second tour face au FN dans le Val-de-Marne, le député-maire de Saint-Mandé a répondu sur son blog (26/3) en reprenant la position officielle de l’UMP et son refus de tout « front républicain ».
Ce texte multiplie tout d’abord les tentatives de diversion, cherchant à amorcer des polémiques peu glorieuses sur des faits anciens (Action directe, l’émergence du FN dans les années 1980, sans parler de la victoire de la gauche en 1997, qui aurait bénéficié de « soutien effectif » du FN) de façon à éluder la situation présente. Celle-ci mériterait pourtant une réflexion sérieuse et une tonalité plus digne des événements récents.
Sur le fond en effet, l’argument central reste contradictoire et porteur de confusion: en quoi le fait d’appeler à voter, au nom de principes supérieurs, pour un candidat de gauche contre le FN reviendrait-il à « laisser dire que UMP, PS ou autres sont la même chose »? Les principes républicains sont, par définition, ceux qui dépassent l’antagonisme entre gauche et droite. Aurait-on si peu confiance dans nos concitoyens et dans leur capacité à mesurer la gravité de certaines situations?
La position adoptée (« pas de consigne de vote ») n’est du reste pas pleinement assumée: « Naturellement, si le candidat de gauche se trouvait être un candidat reconnu localement républicain, honorable et respectable, alors…! » Sous-entendu ambigu, formulé de telle sorte qu’il semble mettre en doute a priori la respectabilité des candidats de gauche.
Au final, à travers son refus de se placer au niveau des principes, ce texte est symptomatique de l’évolution d’une partie de l’UMP, qui semble, derrière une façade de normalité et de décontraction, abandonner peu à peu certains réflexes républicains.
Il faut donc redire les choses: ne pas adopter une position de principe claire et sans arrière-pensée contre le FN constitue une faute politique, que certains à l’UMP ont su ne pas commettre. L’avenir dira si nous venons d’assister à un point de rupture majeur dans l’histoire de la droite française contemporaine.

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