Le Parlement a adopté définitivement hier soir la proposition de loi UMP prévoyant la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire. Quatre demi-journées par mois suffisent pour que le chef d’établissement saisisse l’Inspecteur d’Académie. Le député Eric Ciotti s’est ici fait le porte voix des outrances du président Nicolas Sarkozy, qui n’a pas hésité à comparer l’absentéisme à un « cancer ».
S’il est indispensable de permettre à chaque enfant de mener sa scolarité dans de bonnes conditions et de s’émanciper grâce à l’éducation, priver des familles déjà très en difficulté d’une partie de leurs ressources, en plus d’être inefficace, démontre les visées démagogiques et répressives d’un gouvernement qui rejette la faute sur les parents et procède à un amalgame inadmissible entre difficultés scolaires et insécurité. Ce faux bon sens est insupportable. Les causes du décrochage scolaire sont multiples, complexes, et parmi elles l’échec et l’« orientation » subie et trop souvent déterminée par les origines sociales apparaissent comme des facteurs prédominants. La loi Ciotti n’y apporte aucune réponse.
Le Parti socialiste demande l’abrogation de ce texte et son remplacement par des mesures de soutien aux familles en difficulté, notamment monoparentales, pour que les parents marginalisés par leurs conditions de vie et de travail puissent trouver leur place à l’école et participer pleinement à la scolarité de leur enfant. Il appelle à la refonte de la politique d’éducation pour que les difficultés scolaires soient combattues dès la maternelle et que la confiance soit restaurée entre l’école, les enfants et les familles.
Communiqué de Jean-Patrick Gille, secrétaire national à la famille, et de Bruno Julliard, secrétaire national à l’éducation, le 16 septembre