Nous étions cette fois plus de 45 pour le débat qui a eu lieu hier après-midi au Terminus à Vincennes. Nous avons vu au fil du temps, de Café Ségolène en Café Ségolène, la proportion de militants et d’habitants, sympathisants ou non, s’inverser. Hier, les militants formaient moins du tiers de l’assistance et les personnes désireuses de s’informer et de découvrir le programme étaient nombreuses. Nous espérons que le prochain Café organisé à Saint-Mandé, le samedi 14 avril, sera un aussi beau succès !
Hier, les discussions ont été particulièrement riches et parfois très animées. Le débat s’est ouvert sur les questions d’actualité : l’affaire de la rue Rampal et les événements de la gare du Nord pour le national, le braquage de la poste de Saint-Mandé pour le local. Les questions de sécurité sont revenues au centre de la campagne et il est temps de rappeler les propositions fortes de Ségolène Royal pour rétablir en France un « ordre juste », notamment la « fermeté face aux mineurs violents » (n°52) et la « création d’une nouvelle police de quartier pour mieux assurer la sécurité quotidienne » (n°54). Un participant au débat a fait remarquer que le braquage de la Poste a eu lieu à 5h du matin, à une heure où le commissariat de Saint-Mandé est fermé (il n’ouvre qu’à 8h et la sécurité de la ville est assurée pendant la nuit par le commissariat de Vincennes) : on voit la nécessité d’une police de proximité.
Deuxième grand axe du débat : l’identité nationale, avec une réflexion sur l’attachement réaffirmé par Ségolène Royal aux symboles de la République française : la Marseillaise et le drapeau bleu blanc rouge. La réflexion sur la nation, qui cristallise l’ensemble des problématiques liées à la mondialisation, à l’Europe ou encore à l’immigration est cruciale aujourd’hui. L’importance qu’accorde Ségolène Royal à la nation ne fait pas d’elle une « nationaliste » : elle est attachée à l’Europe, elle a défendu le OUI au Traité constitutionnel européen. Mais elle a rappelé à juste titre, dans un moment où les Français ont peur de se diluer dans l’Europe et la mondialisation, la nécessité de savoir qui nous sommes, d’être clairs sur notre identité et sur ce qui la fonde : Liberté, Egalité, Fraternité (voir les billets d’Evelyne et de Martial).
Troisième grand axe : le logement, avec le témoignage d’un Vincennois expulsé lors d’une vente à la découpe et logé aujourd’hui en hébergement d’urgence. Ce thème revient à chaque Café Ségolène sur notre circonscription, et l’on en connaît le caractère crucial à Vincennes et Saint-Mandé, qui font partie des plus mauvais élèves en matière de respect (ici de non respect !) de la loi SRU. Les propositions du pacte présidentiel en matière de logement sont notamment la construction de 120 000 logements sociaux par an (aujourd’hui on en détruit plus qu’on n’en construit), la création d’un service public de la caution ou encore l’institution d’un « bouclier logement » limitant à 25% le montant des dépenses de logement pour les ménages modestes (n°12).
Quatrième axe du débat : les salaires. Un employé dans une entreprise de nettoyage a protesté contre les 35h, disant vouloir « travailler plus pour gagner plus ». Ségolène Royal oppose à ce « travailler plus » de Nicolas Sarkozy un « travailler tous ». Surtout, plutôt que de revenir au temps des 50 ou 60h hebdomadaires, elle propose une conférence nationale sur les salaires qui permettra de leur faire atteindre un niveau décent (n°7), avec notamment un SMIC revalorisé à 1500 euros le plus tôt possible dans la législature. Un chef d’entreprise (PME de 25 salariés) a posé à juste titre la question des difficultés que pourrait lui poser une telle augmentation des salaires. Mais Ségolène Royal s’attachera à ne pas pénaliser les PME, elle qui veut « réconcilier la France avec les entreprises dans une logique gagnant-gagnant » (entreprises plus compétitives, salariés mieux formés et mieux payés). Son programme comporte notamment un soutien au PME par la création de fonds publics régionaux de participation, l’attribution aux PME d’une part des marchés publics (n°3), ou encore une amélioration de la protection sociale des entrepreneurs (n°5).
Le débat s’est terminé par des questions sur deux domaines essentiels. La santé d’abord et en particulier la médecine en milieu rural. Un médecin ayant exercé 7 ans à la campagne a dénoncé le manque criant de médecins dans certains départements (deux pédo-psychiatres pour toute la Sarthe). Pour remédier à cette pénurie, Ségolène Royal prévoit la création de dispensaires en milieu rural, mais aussi dans certaines zones urbaines défavorisées. Une étudiante a pour finir parlé du problème de l’engorgement de certaines filières qui ne garantissent pourtant pas aux diplômés de trouver un emploi. Une loi de programmation des universités pourra répondre à ces problèmes et surtout la création d’un service public d’orientation pour que les jeunes soient pleinement informés des débouchés de chaque filière (n°30-31).
D’autres questions ont été abordées plus ponctuellement, certaines sont restées sans réponse faute de temps : venez poursuivre le débat la semaine prochaine à Fontenay et samedi 14 avril à Vincennes et à Saint-Mandé !