Le Parti socialiste affirme sa consternation devant l’évolution récente de la politique française de coopération. A la faillite morale du discours de Dakar, toujours assumé par son auteur, s’est ajoutée l’inquiétante dérive actuelle impulsée et incarnée par Brice HORTEFEUX et Alain JOYANDET. Le ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du développement solidaire a vu ses prérogatives étendues lors du dernier remaniement, ce qui confirme que la conditionnalité migratoire de l’aide a de beaux jours devant elle. Pour le Parti socialiste, il est absurde et nuisible de penser que chaque projet de coopération doive contribuer à endiguer les flux migratoires, dans la logique des accords de gestion concertée des migrations qui sacralisent le principe « aide contre charters ».
Dans la même veine, les déclarations du secrétaire d’État à la coopération affirmant que l’aide doit servir à gagner des parts de marché commerciales (suivant en cela la ligne fixée par Nicolas SARKOZY en Angola) nous semblent graves. L’aide au commerce extérieur est utile, mais doit dépendre du ministère de l’Économie. La reliaison de l’aide à des objectifs commerciaux serait une mauvaise nouvelle, totalement contradictoire avec les objectifs d’efficacité de la coopération au développement adoptés à l’initiative…de la France (« déclaration de Paris »).
L’annonce de moyens supplémentaires accordés à l’Agence Française de développement (moyens fictifs dont on ne trouve aucune trace dans aucune loi de finances) masque mal le désengagement réel constaté depuis plusieurs années en faveur de la solidarité internationale. L’aide au développement a baissé de 0.47% du PIB en 2006 à 0.39% en 2007, et baissera à nouveau en 2008, rendant inaccessible l’objectif européen des 0.56% en 2010.
Alors que les émeutes de la faim se multiplient dans les pays pauvres, la France exprime de moins en moins sa solidarité à leur égard, se repliant progressivement sur des objectifs migratoires et commerciaux : le Parti socialiste dénonce cette faillite collective qui doit être enrayée dès le vote du prochain budget.
Communiqué du Secrétariat international
et du Secrétariat national à la mondialisation