Après la déclaration de François Bayrou au lendemain du débat, selon laquelle il ne votera pas Nicolas Sarkozy dimanche, Lionel Jospin a appelé ses électeurs à voter contre le candidat de l’UMP. Voici la dépêche AFP ( 03/05/2007, 22h09) qui rend compte de cet appel :
« L’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin a appelé jeudi François Bayrou et tous ceux qui ont voté pour le candidat UDF à barrer la route à Nicolas Sarkozy, lors d’une réunion publique à Pessac, dans l’agglomération bordelaise.
Se refusant à évoquer « toutes les spéculations sur le centre, les rapports entre la gauche et le centre, la question de la fidélité des socialistes à leurs alliances à gauche », Lionel Jospin a voulu faire « une suggestion » à François Bayrou et à ceux qui ont voté pour lui au premier tour de l’élection.
« Compte-tenu des dénonciations que vous avez formulées sur les méthodes de Sarkozy, des craintes légitimes de sa conception du pouvoir, je ne lui faciliterais pas l’accès au pouvoir, parce que vous pourriez le regretter, parce que, surtout, ce serait néfaste pour la France », a-t-il lancé.
M. Jospin a affirmé que Ségolène Royal a « eu raison de déclarer vouloir rassembler tous les « Républicains de progrès », pas seulement contre Nicolas Sarkozy mais pour un changement politique et une action nouvelle », a-t-il dit devant plusieurs centaines de personnes.
Selon l’ancien Premier ministre, François Bayrou « ne peut être identifié à Raymond Barre en 1988 ou à Edouard Balladur en 1995 », qui s’étaient ralliés clairement pour le candidat de la droite au deuxième tour.
Commentant le débat entre les deux candidats mercredi soir, Lionel Jospin a estimé que « notre championne a très bien joué la partie, elle a été à la hauteur de l’enjeu et a constamment voulu montrer ce qui distingue notre projet de celui de la droite ».
Il a exprimé « une réelle inquiétude » à l’égard de Nicolas Sarkozy, dénonçant « la violence de certains de ses propos, sa propension à la démagogie et au clientélisme, et cette impression qu’il donne d’être en permanence en « surrégime » », jugeant qu’il faut à un chef d’Etat « plus de stabilité et de sérénité ».
M. Jospin a ensuite énuméré ce que serait selon lui une « présidence Sarkozy »: une politique économique et sociale « encore plus brutale et injuste que l’actuelle, une concentration sans précédent du pouvoir entre les mains d’un seul homme, (…) un interventionnisme constant dans les médias, une indifférence à l’égard de l’Europe et une trop grande docilité à l’égard des Etats-Unis ». «