Le CSA derrière Sarkozy

Communiqué de Benoît Hamon, porte-parole du PS, le 18 mai 2009:

« A la suite de l’arrêt du conseil d’Etat, qui a répondu positivement à la demande des socialistes d’intégrer le temps de parole du président de la République (hors charges protocolaires) dans celui de l’exécutif, le CSA a répondu par un dispositif totalement inopérant.

Le CSA entend ainsi maintenir pour le président un temps de parole distinct du temps de parole de l’exécutif, en autorisant toutefois l’opposition à formuler sous 48h une réponse qui ne soit pas décomptée, mais sans aucune garantie d’égalité : ni sur la possibilité d’intervenir sur des médias de même importance, ni sur un temps de parole équivalent.

Le Parti socialiste a réitéré sa demande d’une intégration du temps de parole du président à celui de l’exécutif dès lors qu’il s’exprime en tant qu’acteur du débat politique national, en maintenant à l’écart de ce calcul les prises de paroles protocolaires liées à sa charge.

Le Parti socialiste demande que désormais en France, comme dans les démocraties modernes à l’instar de la Grande-Bretagne, le temps de parole soit réparti également : une moitié pour la majorité, une moitié pour l’opposition dans sa diversité.

Par ailleurs, le Parti socialiste saisit le CSA en urgence sur la diffusion de 1000 spots gouvernementaux appelant les Français à voter le 7 juin, qui reprennent, aux frais du contribuable, les arguments électoraux de l’UMP. »

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Sans surprise, le CSA, dont les neuf membres actuels ont tous été nommés par la droite entre 2005 et 2009, vient de rejeter cette dernière demande, en se gardant bien de répondre aux deux arguments avancés par le PS dans sa lettre du 18 mai adressée à Michel Boyon:

1) « Le parti pris du gouvernement est de valoriser la contribution des chefs d’Etat français dans la construction européenne pour justifier l’utilisation de l’image du président de la République Nicolas Sarkozy, alors que l’objet du vote du 7 juin est l’élection du futur Parlement européen. A l’exception de l’image furtive de Madame Veil, alors présidente du Parlement européen, le spot ne laisse figurer strictement aucune référence à l’activité des députés européens. La construction de ce clip n’a d’autre fonction que de légitimer l’apparition de Nicolas Sarkozy, président de la République. »

2) « Le spot se conclut par deux messages mettant en valeur le G20 et la présidence française de l’Union européenne. Outre le parti pris discutable qui consiste à hisser ces deux événements au même rang que les étapes majeures de la construction européenne (réconciliation franco-allemande, CECA, Euro, succès industriel mondial d’EADS), ces deux questions constituent l’armature du discours électoral européen de l’UMP. »

Selon le site du Point, le spot de 45 secondes du gouvernement a été facturé 3 millions d’euros TTC par l’agence Euro RSCG C&O (groupe Havas).

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