Le gouvernement fragilise les personnes âgées

La question de la perte d’autonomie est un enjeu majeur de société. Face aux progrès de l’espérance de vie et au vieillissement de la société, elle pose directement le problème de la solidarité entre les générations.

Le gouvernement de la gauche avait en 2001 permis de marquer un progrès important avec la mise en place de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Ce dispositif, en dépit de l’inertie de la droite depuis six ans, mais grâce aux efforts des collectivités territoriales, a connu un véritable succès : aujourd’hui un million de personnes âgées en bénéficient.

Il conviendrait, désormais que l’Etat se montre à la hauteur de l’engagement assumé par les collectivités locales. Nous sommes loin du compte.

Depuis un an, et malgré de grandes déclarations, le gouvernement Fillon piétine, faute de volonté politique.

Il vient de remettre, aux membres de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), un document dépourvu d’objectifs précis et de moyens concrets, alors qu’il y a urgence à redoubler d’efforts : le nombre d’octogénaires va sensiblement augmenter dans la prochaine décennie.

La seule indication contenue dans ce rapport concerne la nécessité pour les personnes âgées dépendantes de recourir, en fonction de leurs moyens financiers disponibles, à des dispositifs particuliers d’assurance ou de prévoyance. Nous sommes donc dans une logique solidaire a minima, « le 5ème risque de la protection sociale » se résumant à des solutions individuelles, injustes, creusant les inégalités, fragilisant les plus faibles.

Les choix explicites du gouvernement entendent rogner sur les principes de solidarité et d’universalité, au profit d’une démarche inégalitaire, individuelle et censitaire. Ils risquent d’accélérer le retour à la pauvreté de nombreuses personnes âgées.

Le flou qui entoure la notion de recours sur successions confirme le cafouillage, observé il y a quelques semaines, à la faveur de l’amendement déposé par le sénateur Marini. Il contribue déjà à entretenir un sentiment de culpabilité auprès des familles.

Communiqué de Pascal TERRASSE, Secrétaire national à la Santé,
et Luc BROUSSY, délégué national aux personnes âgées.

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