Valérie Pécresse joue l’intimidation

Malgré les articles provocateurs du Figaro titrant « Les universités sortent de la crise » ou « La Sorbonne libérée », ce sont bien les AG qui, en votant une pause tactique du mouvement pour permettre la validation de l’année, ont fait la preuve de leur sens des responsabilités.  C’est bien le gouvernement qui, en choisissant dès le départ de refuser toute discussion sérieuse, a consciemment pris le risque de sacrifier un semestre (qui, n’en déplaise à Mme Pécresse, ne peut plus guère être « rattrapé ») et ainsi de mettre en péril l’avenir d’une génération d’étudiants. Le gouvernement, comme à son habitude, joue la carte de la désinformation via les médias, martelant aux Français que seule une minorité anarchiste et d’ultra-gauche poursuit le mouvement. Pour autant, la mobilisation massive des étudiants, de présidents d’universités et de la grande majorité des enseignants-chercheurs a montré que les militants anti-LRU sont de tous les âges et proviennent de tous bords politiques.

Reste donc la technique de l’intimidation personnelle. La semaine dernière, le ministère a menacé de démettre de ses fonctions le président de Paris IV, George Molinié, et de placer l’établissement sous tutelle en nommant un administrateur chargé de faire passer les examens sous protection policière. M. Molinié a notamment été sommé de prélever une part des salaires des grévistes et BIATOSS. Précisons que la mise sous tutelle est généralement utilisée en cas de grave incapacité à gouverner pour cause de troubles psychologiques ou moteurs importants. Certains médias se sont donc déchaînés contre cet universitaire, linguiste reconnu, le traitant de « pitre » et autres qualificatifs du même ordre. Il serait depuis quelques jours sous le coup d’un redressement fiscal…

Face à cette stratégie d’agression délibérée et d’attaque ad hominem, il est primordial de préserver le solidarité et l’unité d’un mouvement désormais profondément enraciné et qui, en démontrant sa capacité à résister aux pressions  et à démasquer les manoeuvres du ministère, est en train de se donner les moyens de durer.

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