Le 15 mai dernier, le Parti socialiste dénonçait la fanfaronnade sidérante du gouvernement sur la situation économique du pays, et jugeait totalement déplacé que Madame Lagarde se permette publiquement de « jubiler », selon ses propres termes, sur le niveau de la croissance. Dans la foulée, Nicolas Sarkozy se targuait des premiers effets positifs du paquet fiscal.
Un mois plus tard, la note de conjoncture publiée par l’INSEE vient battre en brèche cette communication grossière systématisée par la majorité depuis plusieurs semaines, et conforter l’analyse que le PS fait de la situation économique française.
Selon l’INSEE, organisme statistique gouvernemental, le taux de croissance pour le reste de l’année 2008 devrait se situer entre 0 % et 0,2 % par trimestre, soit à un niveau très bas. Les ventes de logement neuf devraient baisser de 15 à 20 % en 2008, entraînant dans leur chute l’ensemble du secteur immobilier, l’un des principaux moteurs de la croissance.
Le pouvoir d’achat des ménages devrait cesser totalement d’augmenter en 2008, sous le coup d’une forte inflation et d’une stagnation des salaires, après avoir baissé de 0,4 point sur la dernière année, selon les chiffres publiés ce matin par le Ministère de l’Emploi. La hausse de la consommation devrait d’ailleurs être comprise entre 0,1 et 0,3 % par trimestre, après un coup d’arrêt au premier trimestre, niveau exceptionnellement bas.
Le Parti socialiste rappelle que la dégradation de la situation internationale n’exonère pas le gouvernement de son entière responsabilité dans la détérioration profonde de l’économie française. En effet, la majorité a fait le choix, avec le paquet fiscal, de faire des baisses d’impôts à crédit pour les plus aisés de nos concitoyens (10 milliards de baisse de prélèvements obligatoires), et de favoriser une envolée de la dette et des déficits.
Elle s’est ainsi privée, contrairement à ses principaux partenaires, de toute marge de manœuvre pour relancer la machine économique en cette période difficile, sans pour autant permettre une relance de la croissance et du pouvoir d’achat. Elle a dès lors pris la responsabilité de faire payer le coût de ces cadeaux fiscaux par les catégories moyennes et populaires.
Les caisses sont ainsi vides et rendent le gouvernement totalement impuissant face à la dégradation brutale de la situation économique.
Communiqué de Michel SAPIN, Secrétaire national à l’Economie et à la fiscalité
Et comme les informations issues de l’INSEE ne plaisent pas à notre gouvernement, le Premier ministre François Fillon a lancé quelques piques en direction de l’INSEE et des conjoncturistes qui ont révisé à la baisse les perspectives de croissance pour 2008 en France. Bien entendu cela n’aurait pas été le cas si les statistiques étaient favorables à nos dirigeants… Sommes nous vraiment aussi naifs…
Martial