Le directeur général de l’INSEE, Jean-Philippe Cotis, vient de remettre un rapport sur le partage de la valeur ajoutée. Ce rapport soutient que :
-la part des salaires dans la valeur ajoutée est restée stable en France, hormis la déformation à la hausse observée entre les deux chocs pétroliers ;
-le revenu médian a stagné alors que bas salaires augmentaient et que les très hauts revenus explosaient ;
-la part des dividendes versés aux actionnaires dans la valeur ajoutée a doublé depuis dix ans au détriment de l’investissement et de la participation.
Personne ne doit être dupe sur ses intentions. Il cherche à justifier le refus du gouvernement de revaloriser les salaires (à commencer par le SMIC) et le choix de N. Sarkozy de développer la participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise, au nom du slogan du partage des profits en trois tiers.
Or, contrairement à ce que certains cherchent à lui faire dire, l’indicateur choisi par le rapport confirme une légère baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée. Celle-ci est inférieure de 3 points par rapport à ce qu’elle fut dans les années 60. En valeur absolue, cela représente tout de même 60 milliards d’euros. Avec un autre indicateur – la valeur ajoutée brut –, cette déformation atteint 5 points de PIB et 90 milliards d’euros.
Contrairement à une autre interprétation du rapport Cotis, le sort des salariés les plus modestes ne s’est pas amélioré, malgré les hausses su SMIC. Ceci est dû à la multiplication des emplois précaires peu qualifiés, sous forme de temps partiel, de CDD ou d’intérim, comme le montrent d’autres travaux de l’INSEE portant sur l’évolution du revenu salarial. La situation des travailleurs à bas salaires est susceptible de se détériorer à nouveau en 2009 avec l’apparition massive de périodes de chômage partiel.
Le rapport confirme par ailleurs l’explosion des inégalités salariales.
Le Parti socialiste estime donc qu’une action massive en faveur du pouvoir d’achat des ménages à revenus modestes et moyens est nécessaire pour relancer la consommation et réduire les inégalités. Cela passe notamment par une action à la hausse sur le SMIC, par la relance de la négociation salariale (suppression des exonérations de charges aux entreprises qui ne concluent pas d’accords salariaux) et par une réforme de la fiscalité pour plus de justice fiscale.
Communiqué du Parti socialiste, 13 mai 2009