Universités: le mouvement prêt à passer le cap des examens

paris-2009-131En dépit des effets d’annonce répétés du gouvernement clamant à grand bruit le retour à la normale dans les universités et taxant de « radicaux » tous ceux qui font vivre le mouvement, force est de constater que ce dernier, multiforme et imaginatif, est loin d’être mort. De très nombreux établissements ont hier encore reconduit la grève jusqu’au 18 mai. Le chantage aux examens brandi ces derniers jours par Valérie Pécresse et François Fillon constitue une tentative de prise à partie de l’opinion qui fait délibérément le pari de la culpabilisation des enseignants. Pourtant, c’est bien le gouvernement qui, en cherchant à imposer à tout prix et sans aucune concertation une série de mesures néfastes et régressives presque unanimement rejetées par la communauté universitaire, a pris le risque de sacrifier le semestre de milliers d’étudiants. Il lui aurait suffi d’ouvrir des négociations honnêtes pour que le mouvement s’arrête dès le mois de février. Peu à peu, pour des motifs idéologiques ou électoralistes sans rapport avec les problèmes réels des universités, le gouvernement s’est lui-même enfermé dans le jusqu’au-boutisme, au point sombrer désormais dans l’agressivité et l’intimidation les plus grossières.

Dans ce contexte, une nouvelle manifestation est programmée jeudi 14 mai à partir de 14h, depuis la place Jussieu en direction de la rue de Sèvres, en convergence avec les personnels de santé.

Ci-dessous, le dernier communiqué de l’intersyndicale Enseignement supérieur – Recherche :

Examens universitaires : le gouvernement doit répondre aux revendications pour permettre à tous les étudiants de valider leur semestre

Par ses tergiversations et son refus de répondre clairement aux revendications portées par les personnels et les étudiants depuis 14 semaines, le gouvernement porte aujourd’hui l’entière responsabilité des conséquences de la poursuite du conflit au sein des universités. Il est comptable de la situation et de l’avenir des étudiants.

Les organisations soussignées condamnent l’attitude fermée et agressive du gouvernement. Elles refusent la dramatisation à laquelle se livre de manière irresponsable et dangereuse le gouvernement, au travers des déclarations de V. Pécresse, X. Darcos et F. Fillon. Elles dénoncent la volonté de la ministre d’enfermer la mobilisation actuelle dans le débat sur les examens universitaires pour mieux se défausser de ses propres responsabilités.

(…) En l’absence de réponses du gouvernement, les organisations soussignées estiment que la mobilisation doit se poursuivre. Ses formes doivent permettre à tous les étudiants de valider leur semestre et/ou leur diplôme dans les meilleures conditions.

La validation du semestre et l’obtention des diplômes doivent reposer sur une juste évaluation des étudiants. Celle-ci suppose la mise en oeuvre d’aménagements de la fin de l’année universitaire (report du calendrier de sessions d’examens, compléments de formations, cours de rattrapages, meilleure prise en compte du contrôle continu, modifications du contenu des épreuves ou de leur forme, etc.). Ces aménagements ne sauraient être un effacement du mouvement, comme le sous-entend la ministre. Il appartient aux étudiants et aux personnels de décider des modalités les plus adaptées au sein de chaque université, en fonction de la situation locale afin qu’aucun étudiant ne soit pénalisé. (…)

La mobilisation particulièrement forte et unitaire dans les universités exige des réponses. La stigmatisation, la dramatisation et les provocations verbales sont de nature à renforcer l’incompréhension et l’exaspération au sein des universités. Le gouvernement doit trouver le chemin du dialogue au lieu de jeter de l’huile sur le feu. C’est à lui, en satisfaisant les revendications, de créer les conditions qui permettent aux étudiants de valider leur année.

Paris, le 12 mai 2009

SNESUP-FSU – SNCS-FSU – SNEP-FSU – SNTRS-CGT – UNEF – SLU – SLR

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