Les pauvres paient la facture de la rigueur

Prodigue avec les riches, pingre avec les précaires. Voilà la ligne de conduite budgétaire que semble avoir fixé Nicolas Sarkozy. Après avoir accordé plus de 15 milliards d’euros de réductions fiscales aux ménages les plus aisés, le président de la République accuse les politiques sociales d’être responsables du déficit et de la dette de l’État. Une mauvaise foi affichée qui vise à faire payer aux classes moyennes et populaires les cadeaux accordés à une minorité.

Et le président de la République, pour appuyer ces coups de boutoir, rien de tel que des formules grandiloquentes sur l’avenir des générations futures : « Transmettre à nos enfants la facture de nos dépenses de santé et de retraite, via la dette, alors même que la population française vieillit est profondément immoral. » Un comble pour celui qui, il y a quelques mois, finançait sans scrupule son paquet fiscal sur le dos de ces mêmes enfants.

Toutefois, Nicolas Sarkozy nie toujours concocter un plan de rigueur pour sortir de la crise. « Pas de coup de rabot », martèle-t-il. Il s’apprête pourtant à entailler sévèrement les prestations sociales. Sans parler d’une augmentation brutale et non programmée des tarifs du gaz de 5% qui équivaut à une hausse larvée des prélèvements. Cette hausse cumulée à celle de 4% mise en place en janvier, représente une ponction annuelle moyenne de 80 euros, soit 50% de plus que les fameuses franchises santé. Une hérésie à l’heure où Gaz de France dégage 2,5 milliards d’euros de bénéfices et un vrai coup de bambou pour le portefeuille des 11 millions de Français qui se chauffent au gaz ou utilisent le gaz pour la cuisson… Comble de cynisme, le titre GDF gagnait plus de 1% sur le marché boursier, quelques dizaines de minutes seulement après l’annonce de l’augmentation des tarifs. Une belle affaire pour les actionnaires.

Malheureusement, ces décisions sont symptomatiques du double langage tenu par le gouvernement. D’un côté, il réfute l’idée d’un plan de rigueur et de l’autre, il multiplie les hausses de prélèvements ; il prétend favoriser le transport ferroviaire mais réduit son aide à la SNCF en direction des voyageurs aux revenus modestes. Nicolas Sarkozy s’était autoproclamé « Président du pouvoir d’achat ». Il aurait dû préciser qu’il s’agissait seulement du pouvoir d’achat des plus favorisés.

Damien Ranger

Propos de Martial :

Quelquefois il devient fatigant, triste de suivre l’actualité de notre gouvernement ; j’étais content de voir enfin les élus de droite prendre conscience de l’importance du développement durable, du respect de l’environnement, et de voir ce gouvernement s’engager contre les lobbies industriels et financiers (le Grenelle de l’environnement…). Enfin l’être humain passait devant le portefeuille…

Malheureusement quand il faut passer réellement à l’acte…On voit ce que cela donne. Que des effets d’annonce !

Nathalie Kosciusko-Morizet est privée de voyage au Japon ; elle est punie pour ces attaques verbales envers Borloo et Copé. Je me pose une question : pourquoi devait-elle aller au Japon ? Si c’était pour développer un dossier de sa compétence ministérielle avec ses homologues japonais notamment sur l’écologie, cette punition est une stupidité de plus du gouvernement. Si c’était uniquement une visite touristique au frais du contribuable avec comme alibi son portefeuille ministériel, c’est un scandale de plus, surtout quand on veut priver les familles nombreuses de leur réduction SNCF…

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